Vendredi 17 mars 2023
Les billets pour l'édition 2024 du C2C sont déjà en vente à partir d'aujourd'hui et avant même de connaitre l'affiche artistique !
A noter que contrairement aux éditions précédentes si Londres et Glasgow sont maintenu c'est à Belfast et non comme traditionnellement à Dublin que se produiront les artistes l'année prochaine.
- Tous types de billets pour un des trois jours : 132,60 £
- Billet VIP des 3 rangées face à la scène pour les trois jours : 479,20 £
- Billet VIP des 3 rangées face à la scène mais situés dans les premiers rangs pour les trois jours : 779,20 £
LES ORIGINES DU C2C
Pour tous les visiteurs qui seraient intéressés par les origines de ce qui est devenu, dès sa première édition : LE PLUS GRAND FESTIVAL COUNTRY EUROPEEN ; je publie ci-dessous un article diffusé dans le numéro 28 de MADE IN USA MAGAZINE (ancêtre de Country Music Mag). Je l'agrémenterai ces prochains jours afin de rendre sa lecture plus digeste mais je pense que tous les visiteurs un tant soit peu à la recherche des errements de la Country en France en tireront les conclusions qui s'imposent… On l’a bien mérité !
A noter qu'une enquête récente m'a fait découvrir que la ''messe était dite'' depuis longtemps déjà ; puisque fin 2012, soit un trimestre avant ce marketing summit, la Grande-Bretagne annonçait déjà officiellement la création du C2C !...
Vendredi 1er mars 2013
CMA International Marketing Summit
Voilà un titre qui en jette ! Non ?... Pour faire plus simple, sous cette appellation quelque peu ronflante, se cache la première conférence jamais organisée en France par des pontes de Nashville et autres importants intervenants.
Huit heures du matin, Julien, mon caméraman et moi montrons "pattes blanches", à la vigile de l'entrée de l'hôtel Newport Bay Club*. Elle nous demande de baisser la vitre d'une charmante façon : "votre vitre est en panne ?" et contrôle notre invitation. CMA conclut-elle sans doute sans savoir ce que cela signifie... Peu importe c'est visiblement le mot de passe !
*à partir de 470 € la nuit, prix le plus "bas" !
Bobbi Boyce, responsable CMA Europe est là pour nous accueillir et nous remettre nos accréditations. La plupart des hôtes sont déjà autour des tables dressées dans un des salons de l'hôtel pour un petit déjeuner copieux. Je sers quelques mains ici, évite comme la peste un autre là et nous voilà partis dans le grand salon de conférence de l'hôtel.
Une conférence qui dura une bonne partie de la matinée et dont le thème principal est : comment promouvoir la Country Music en Europe ?
En effet n'oublions pas que le mot "marketing" est inclus dans le titre de la conférence et que nous aurons affaire à des businessmen qui aiment la country certe mais qui savent aussi que celle-ci peut générer, quand on prend le soin de s'y investir, des millions de dollars.
Première constatation : l'hégémonie des américains en tant qu'utilisateurs d'Internet est bien loin derrière eux. Les 65% qu'ils représentaient il y quelques années encore ont chutés à un petit 15%. Ajoutons à cela qu'aux USA la vente de musique numérique vient en 2012 d'inverser la tendance et représente aujourd'hui plus de 50% des ventes. Le CD est en train de disparaitre lentement mais surement et il y a fort à parier que d'ici quelques années, il ne représentera plus grand chose, même dans notre "vieille Europe" où nous avons tendance à suivre avec quelques bonnes années de retard. Inéluctable ! Vous connaissez beaucoup de moins de 25 ans qui achètent encore des CD's !?! Faites l'addition de ces deux faits et vous comprendrez pourquoi nos amis américains viennent prospecter des terres nouvelles. On peut les admirer ou les critiquer mais reconnaissons leur ce talent de défricheurs et cet esprit d'entreprise puissant qui toujours les poussent à ne pas se contenter de ce qu'ils ont mais bel et bien de se préoccuper de ce que sera l'avenir. une perspective pour lequel nous petits français ne sommes pas toujours, reconnaissons-le, en pointe.
Bobbi Boyce, responsable CMA Europe dont les fonctions prendront fin après le 50e anniversaire du CMA Fest, durant l'été 2023
Le marché américain des fans de country génère en achat d'albums, de tickets de concerts et en merchandising divers et (très) varié, des centaines de millions de dollars chaque année. Cette "clientèle" est observée de très près grâce à de nombreuses enquêtes, et se sont ces chiffres que Sheri Warnke, Vice-Présidente Sénior de la CMA nous présente.
44% des américains écoutant chaque jour de la Country (!) l'audience est colossale : un peu plus de 98 millions d'individus (plus de 53 millions de femmes soit 54% pour près de 45 millions d'hommes soit 46%). 32% de ces auditeurs sont à classer dans une tranche d'âge de 18 à 34 ans qui, élargie à 18 à 49 ans, représentent alors 60%. Le revenu moyen de leurs foyers, oui vous avez bien lu, l'argent n'étant pas aux USA un sujet tabou, les "sondés" le communiquent volontiers ! Leur revenus annuels moyens donc dépasseraient légèrement les 75.000 $ et ils seraient à 73% propriétaires de leur maison qui aurait une valeur moyenne d'environ 216.000 $.
Vous en voulez encore et du plus étonnant concernant les festivals cette fois ? Les visiteurs de festivals country américains viennent outre ceux des 50 états nationaux de 22 pays différents. 94% d'entres eux sont satisfaits des spectacles qu'ils ont vus et souhaitent revenir l'année suivante. 81% ont un compte facebook, 32 un compte twitter et y sont actifs plusieurs fois par jour. 75% achètent régulièrement de la musique via Internet et à 94% via iTunes. Et pour finir une nouvelle qui montre qu'aux USA tout au moins la Country Music se porte mieux que jamais : 44% des participants au CMA Festival de Nashville y venaient pour la première fois en 2012 !
Steve Moore, Président de la CMA Nashville (jusqu'en 2013)
Je passe plus rapidement sur le nombre de fans de country possédant un chien ou un chat (63 millions soit 66% des propriétaires), sur le montant qu'ils dépensent chaque année pour leurs amis à quatre pattes (44 milliards de dollars), sur le fait qu'ils versent chaque année à des oeuvres charitables 7,5 milliards de dollars et représentent 45% des donateurs américains. Plus intéressant sans doute pour nos businessmen américains : qu'ils dépensent chaque année via Internet 21,7 milliards. Je vous épargne la suite...
Avec un tel potentiel chez eux on peut peut-être être surpris que l'industrie musicale (comme ils l'appellent là bas sans aucun complexe) s'intéresse à nous. Et bien non ! la preuve ? La CMA a commandité une enquête réalisée via Internet du 1er au 15 février 2013 sur 7 pays d'Europe : Allemagne, Finlande, France, Grande-Bretagne, Irlande, Norvège et Suède auprès d'un échelon de 1.000 personnes de 18 à 65 ans représentatives de la population.
Pour 6 de ces 7 pays (France exclue quelle surprise !) un quart ou plus de la population serait des auditeurs occasionnels de Country Music (!!!); La Norvège et l'Irlande devant en tête avec 43 et 41% suivit par la Grande Bretagne 32%, la Suède 24%, l'Allemagne 29%, la France 25% et la Finlande 18%.
Il apparait que les fans seraient plus vieux en Europe qu'aux USA (avec un pic pour les Anglais et... Les Français) et que les fans hommes seraient plus nombreux que les fans femmes (là encore la France se distingue en étant sur le podium derrière la Suède et devant la Norvège).
L'écart se creuse assez sévèrement entre USA et Europe du point de vue des auditeurs journaliers ceux-ci ayant plutôt tendance à en écouter "que" plusieurs fois par semaine. Viennent malgré tout en tête dans les auditeurs journaliers : l'Irlande 19%, la Finlande 15%, la Norvège 14%, l'Allemagne 13%, la Suède 11%, la France 10% et... La Grande-Bretagne 9%.
Les deux plateformes musicales étant alors YouTube et Spotify
Le reste de l'enquête concernant les fans de Country en France : ceux-ci en écouteraient dans leur voiture à 67%, 45% à la radio, 42% sur leur ordinateur de bureau et 33% sur leur ordinateur portable ou à la télé (DVD sans doute vu l'absence totale de programme country en France sauf les rares connectés à des programmes par satellites).
Pour finir, rapide podium des trois artistes Country les plus écoutés en France : Taylor Swift, Lady Antebellum et... Shania Twain.
11h30, nous sommes conviés à un déjeuner dans un des salons de l'hôtel, nous nous escamotons discrètement mon cameraman et moi, lui devant se procurer une autre camera pour des raisons techniques et moi prendre enfin possession de mon iMac 27" flambant neuf commandé depuis 8 jours déjà à l'Apple store du coin.
Près de 13h00, la conférence reprend dans 10 minutes et nous n'avons rien avalés. Les hôtes sont tous au dessert et regardent un peu interloqué ces deux cocos qui avalent à la va vite entrée, plat de consistance et dessert en moins de temps qu'il ne faut à Alan Jackson pour chanter sa dernière chanson. Pas très pro tout çà je vous le concède. Mais c'est toujours mieux que certains autour de nous qui font bassement de la "lèche" à leurs voisins de table pour une raison ou une autre. Pas très doué pour cela en ce qui me concerne et je ne vais pas changer maintenant.
Une sympathique rencontre avec Kristian Bush (du duo Sugarland) que j'avais eu le plaisir de voir sur scène EN FRANCE le 9 mars 2009 au Showcase (petit club situé presque sous le pont Alexandre III à Paris). l'occasion pour moi de lui présenter les photos réalisées durant ce show mémorable et d'obtenir de lui une très gentille dédicace.
Le reste de la conférence met en scène des producteurs de tournées anglais, nordique et même un Australien ! il en ressort que le monde de la country spectacle est clairement coupé en deux en Europe : l'Angleterre et les pays nordique d'une part, l'Europe continentale de l'autre. Là où des promoteurs n'hésitent pas en Finlande, Suède et Norvège à investir 1,5 millions de dollars pour promouvoir la tournée nordique d'Alan Jackson (encore lui !). Là où l'Angleterre remet le couvert pour la seconde fois en méga show londonien et où la BBC consacre des millions de livres sterling à de nouveaux programmes orientés country, on mesure rapidement le gouffre qui nous sépare !
Comme le résumait parfaitement un hôte Espagnol : la barrière de la langue est une première explication, les gens parlant de moins en moins l'anglais plus on descend vers le Sud. Elle n'est sans doute pas la seule... Inutile donc, comme nous en avons malheureusement été témoin, qu'une artiste française (dont je tairai le nom) prenne nos hôtes américains à parti en leur lançant au visage, comme un reproche, que pas la moindre image de country n'était présente sur nos chaines de télévision française et qu'aucune station de radio, émettant au niveau national, ne consacre la moindre émission à ce format musical. Outre la gêne évidente que son intervention suscita auprès des intervenants et des grincements de dents qui se firent alors entendre autour de moi, à quoi bon une telle esclandre !?! nos amis américains ne sont pas responsables de la semi inculture musicale de nos concitoyens ! Cette même artiste se fit à nouveau remarquée en insistant, je la cite de mémoire, donc plus ou moins bien : «C'est très bien que nous participions à la promotion des artistes américains en France mais les américains devraient rendent la pareil à des artistes français...». Nouvelle gène (inutile) occasionnée, et en vain, quand on connait le degré de protectionnisme des américains en matière culturelle (entre autres !).
Autre intervention pour le moins surprenante d'autant plus que, connaissant son auteur, elle relève là encore de la provocation : « Pourquoi ne pas essayer d'associer les danseurs aux événementiels country ? » j'entends sur ma droite un cri : « No! » de je ne sais quel participant puis je constate agréablement par leur réponse, que nos intervenants britanniques, sont parfaitement informés du "problème danseurs" qui, visiblement, est le même chez nous que chez eux. Leurs multiples tentatives de les faire entrer dans la case des amateurs de concerts se sont toutes soldées par de cuisants échecs. Les danseurs, dans leur immense majorité et ce, que ce soit d'un côté ou de l'autre du channel, aiment... Danser et c'est tout.
Plus sérieusement (enfin !), quelqu'un dans l'assistance fera remarquer, à juste titre, qu'il est impossible de visionner en Europe les vidéos en provenance de la CMT (Country Music Television) pour des problèmes de droits commerciaux, ce qui est bien regrettable en terme de promotion. Difficile donc de voir des vidéos country autrement qu'au travers de YouTube.com
Intéressant entretien avec Steve Moore, Président de la CMA Nashville (jusqu'en 2013) qui faisait partie des animateurs les plus remarqués.
A noter que lors de cet entretien, Steve Moore m'informait qu'une des raisons de sa présence était de recencer les festivals Country existants dans chaque pays pour pouvoir ensuite leur apporte leur aide... A ma connaissance rien n'a suivi à part pour le C2C !
Je retenais aussi en ce milieu d'après-midi la demande d'un participant d'organiser un événement country d'ampleur du type CMA Music Festival ailleurs qu'aux Etats-Unis. Il se fit signifier une fin de non-recevoir sur le mode humour, Steve Moore peut être un peu las lui répliquant : « Oui pourquoi pas au Galapagos... » puis plus terre à terre : « ... La Country Music c'est : américain ! ». Les choses étant clarifiées sur ce point, la conférence prit fin un peu après 15h30, les plus gourmands (ou pique-assiette, rayer la mention inutile) étant invité à s'en mettre "plein la lampe" une troisième fois de la journée pour un dîner qui aurait lieu à partir de 18h00.