Biographie... Ryan Bingham

Une p... d’oreille !

Dès les premiers accents, je reconnais d’oreille, une voix connue mais, p... Impossible de la situer vraiment. Je visionne l’épisode 2 de la série Yellowstone qui passe actuellement sur TMC et le générique de fin ne me permettra pas d’en savoir plus, coupé qu’il est avant la fin. Grrr ! Des centaines de noms d’artistes en tête et, parfois la difficulté d’en extirper un en particulier. Puis dans un des épisodes suivants apparaitra le person-nage de « Walker », un cow-boy et guitariste qui sort de prison et souhaite intégrer le ranch de Dutton (Kevin Costner). A l’impression de connaitre la voix succède maintenant celle de déjà vu concernant son visage. Ce serait bien trop facile de me reposer sur une recherche sur Internet, reflex de plus en plus courant lorsque l’on recherche un nom. Et soudain, avec une clarté abso- lue, sort ce nom : Ryan Bingham ! Je confirme, via In-ternet, cette après-midi et non sans une certaine fierté, m’en vante auprès de ma femme.

Bon assez d’autosatisfaction ! Le but de cette bien longue introduction et d’avoir l’occasion de vos parler à nouveau de cet artiste que, en ce qui me concerne, j’ai découvert en 2009 à la sortie du film « Crazy Heart » (interprété par Jeff Bridges) et dans lequel j’avais repé- ré la chanson « The Weary Kind »’1 pour lequel il allait recevoir une flopée de récompenses.

Aujourd’hui, avec 6 albums studio derrière lui, Ryan Bingham est sans doute définitivement sorti de l’ombre en tant qu’artiste et bien loin des difficultés dans les- quelles sa famille se débattait lorsqu’il était plus jeune.

 

Des débuts plus que difficiles !

Il n’a que 16 ans quand sa mère remarquant la fasci- nation qu’exerce sur lui la musique lui offre sa première guitare. Elle restera à dormir et prendre la poussière... Dans ses toilettes. Il part en stop pour Laredo afin de rejoindre son père qui y travaille et, embarque avec lui sa guitare. C’est là qu’il apprendra « La Mallaguena » une chanson mariachi, qui restera longtemps le seul morceau qu’il est capable d’interpréter ! Il se consacre alors qu’il est encore adolescent à une carrière de cow- boy de rodéo (chevauchant des taureaux) tout en com- mençant en parallèle à plus s’impliquer en musique. C’est dans une caravane qu’il composera alors ‘’South- side Of Heaven’’2, la chanson qui, aujourd’hui encore, reste son plus grand succès. Mais pour lui, la recon- naissance est encore bien lointaine.

Un ami à lui entend parler d’une possibilité de boulot à Paris dans le cadre du Wild West Show du parc Disney- land ! Ryan achète un aller simple et s’envole avec 100 $ en poche. Arrivé en France, il apprend que le direc- teur avec lequel il est en relation pour cette embauche ne fait plus partie du personnel de Disney. Logé par des copains de copains, Il se retrouve à devoir jouer de la guitare contre des pourboires ce qui lui permet à la longue de pouvoir s’acheter un billet de retour pour le Texas où, avec un pote de rodéo, il s’installe à Fort Worth. Il s’associera avec le frère de son ami pour fonder son premier groupe au nom improbable de : ‘’Ryan Bingham and the Dead Horses’’ (ndt : Ryan Bingham et les chevaux morts).

Alors qu’une fois encore, Ryan se produit avec son groupe dans un bar quasi désert ; c’est Marc Ford, guitariste du groupe de Rock The Black Crow, un des rares clients présents ce soir-là, qui, après sa pres- tation viendra lui proposer la signature d’un contrat d’enregistrement d’un album.

Fini les auto productions de chansons (« Wishbone Saloon’’ et ‘’Dead Horses’’)3 ; on passe directement à la réalisation de « Mescalito » (2007) produit par Mark Ford et distribué par Lost Highway Records, petite maison de disques indépendante. Un album, essentiellement acoustique et absolument sublime (car constitué de ‘’pépites d’or’’) que je vous invite à écouter. Bien loin des productions commerciales, l’album fera un flop considérable n’entrant dans au- cun chart. Comme on le remarque immédiatement ce gars qui n’a alors que 29 ans chante d’une voix éraillée de buveur et fumeur qui en parait le double...

Deux ans plus tard (tout de même), pas découragé pour autant, C’est encore Ford et Lost Highway qui produisent « Roadhouse Sun », son second album... Cette fois il entre dans le Top 50 du « Billboard Country Albums » en 17e place.

C’est finalement sa participation à la BO du film « Cra- zy Heart » qui lui apportera enfin la reconnaissance attendue (et méritée !). « The Weary Kind » est co- écrit avec T Bone Burnett4 et obtient l’Oscar et le « Golden Globe » de « Meilleure chanson originale » et le « Grammy Award » Meilleure chanson écrite pour un film ».

Fort de ce premier succès d’importance (!), Ryan Bin- gham sort en 2010 « Junky Star » produit cette fois par T. Bone Burnett et toujours « Lost Highway Records ». L’album entre dans le Top 10 du Billboard à la... 2e place (battu d’une courte tête par le « Cowboy’s Back In Town » de Trace Adkins.

En 2012, son album suivant, « Tomorow land », mal- gré sa qualité ne connaitra pas un tel succès et sera pour Ryan, le début d’une (légère) descente en terme de reconnaissance avec, tout de même, une septième place au Billboard.

Coïncidence ou volonté de sa part (?) Bingham s’orientera alors, de plus en plus, vers le cinéma et les séries Tv, signant quelques chansons. Il va même jusqu’à re- faire une nouvelle tentative en tant qu’acteur (après sa participation à un petit rôle sur Crazy Heart ») dans un film indépendant (« A Country Call Home ») dirigé par sa femme Anna Axter.

Un 5e album, « Fear And Saturday Night » enregistré en grande partie en live à Los Angeles sort en 2015 et est produit par la petite maison de disques qu’il a lancé avec sa femme (« Axter Bingham Records ») ne sera cette fois même pas classé dans le Top 50...

A partir de 2018 et jusqu’en 2020, sa carrière d’acteur le rattrape avec une participation à la série Tv Yellows- tone (avec Kevin Costner en tête d’affiche) dans le rôle de Walker, un cow-boy itinérant qui sort de prison pour meurtre.

Son dernier album en date sorti en 2019 aà fait un beau retour avec une 12e place au Billboard et devrait être susceptible de remettre le cow-boy en selle...

Coté vie personnelle, c’est une toute autre affaire avec une mère qui buvait tant, qu’elle en mourra, un père qui, par la suite, se suicida et, plus récemment, un di- vorce après 12 ans de mariage...

 

A noter, parmi les chansons les plus marquantes que Ryan a composé pour des films : le « How Shall A Sparrow Fly » du (superbe) film « Hostiles » (avec un Christian Bale impressionnant).

En 2018, Ryan Bingham décide d’enregistrer son pre- mier album live ; un bon moyen de constater que le gars s’en sort tout aussi bien sur scène qu’en studio. Un disque enregistré au Whitewater Amphitheater de New Braunsfeld, Texas. Cet amphithéâtre naturel situé au Nord de San Antonio à proximité de la Gadalupe River accueille régulièrement des stars de la Country. www.whitewaterrocks.com.

2019 marque sa dernière production en date avec la sortie de l’album « American Love Song »...

Je ne peux donc pour finir que vous inciter à écouter l’ensemble de ses albums sur votre plateforme musi- cale préférée. Si une certaine monotonie apparait à cette écoute vous aurez en revanche, de plus en plus rare, une musique authentique d’un artiste complet (musicien ET comédien) qui se fout royalement des modes et continue son petit bonhomme de chemin sans en tenir compte le moins du monde.

 

1 : plus de 21 millions d’écoute sur Spotify
2. plus de 53 millions d’écoute sur Spotify
3 : chansons que l’on peut retrouver uniquement sur YouTube
4 : qui, avec Stephen Bruton, en écrira la plupart des morceaux.

 

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